Jean-Pierre Lebrun  
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CRISE DE L'HUMANISATION


Casa della Cultura Milano, 2 mars 2012



Jean-Pierre Lebrun


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Pourquoi vous proposer ce titre de " Crise de l'humanisation"? Ce sera ma thèse, que je vais défendre, c'est que nous sommes face à une crise inédite de l'humanisation; simplement parce que  les difficultés que sont les notre aujourd'hui, qui sont aussi bien économiques, politiques, institutionnels mais aussi cliniques, puisque nous voyons tout une série de difficultés émerger de tout autre façon que par avant qui vont d'ailleurs aussi exiger de la part de l'analyste ou du psychiatre de prendre en compte tous ce qui ce passe un peu autrement; mais tout ça me semble relever  d'une crise de l'humanisation;  alors, en français le mot crise sa peut désigner un accès, un moment, quand on dit il a un crise cardiaque, ça peut désigner une stagnation, quand par exemple il y a une crise politique: je viens du Belgique où dure de très long temps, et ça peut  aussi designer une pénurie, quand on dit il y a crise du logement; je crois que l'acception de crise que je vais utiliser c'est plutôt celle de stagnation, une traversée difficile suite un secousse des modalités habituelles de fonctionnement; cela nous ne dit donc, le mot de crise je ne le met pas du tout d'une côté d'amblé péjoratif, et le mot de crise, dans cet esprit- là ne  dit pas l'issue; cela peut être positif, heureux, funeste ou négatif, mais cela en fonction de comment on va réagir; voilà pourquoi je parle de crises au sens de la stagnation; mais je dis crise de l'humanisation: alors, d'abord évidemment dire crise de l'humanisation, ce vient donner une dimension quand même sérieuse qui exige d'ailleurs notre vigilance d'analystes; qu'est-ce que c'est l'humanisation? Et bien je dirais que c'est la nécessaire réappropriation par chaque sujet, de ce qui fait notre spécificité humaine; à savoir, le fait que nous parlons; la psychanalyse n'est pas la seule à dire des choses de la spécificité de l'être humain; les philosophes le font, et n'oublions pas que l' artiste le fait de manière je dirais continue, mais le propre de la position de l'analyste c'est d'estimer devoir rendre compte de ce que c'est l'humanisation d'une manière qui soit aussi rigoureuse que celle de la science, ce que ne veut pas dire que je dise que la psychanalyse est une science; tout ça demanderait beaucoup de nuances que nous n'irons pas à profondir, mais qu'est-ce que implique l'humanisation? Et  bien je dirais que l'humanisation implique de faire prévaloir l'absence au cœur de ce que c'est un être humain; simplement parce que le langage que nous sommes les seuls à avoir comme système symbolique aussi sophistiqué: il y a le langage des singes, et des abeille, mais les linguistes diront que c'est n'est pas vraiment un langage; la faculté du langage, ça c'est une caractéristique de notre espèce, et ça suppose que nous soyons capable de dialectiser l'absence et la présence; autrement dit que nous avons la capacité de faire venir ici monsieur Obama, qui bien sûr n'est pas là, mais nous le représentons, mais cette capacité extraordinaire, quand on y réfléchi, demandez- vous un moment ce qui se passerait si nous n'avions pas cette capacité: il n'y aurait pas la Maison de la Culture, même  nous ne saurions pas là; donc cette capacité extraordinaire de pouvoir rendre présent ce qui est absent, ça ce paie d'un prix fort, ce que de tout façon, même si quelque chose est présente, il va bien falloir accepter qui ne sera jamais plus totalement présente; qu'il sera donc d'emblé frappé de l'absence; ça c'est une question fondamentale: tout l'histoire d'un sujet enfant, va être vraiment tributaire de comment les autres qui l'entourent, comment la génération d'issue, va lui faire  accepter cette condition humain qui est de supporter l'absence, de devoir donner la prévalence à l'absence; il y a un très beau texte de Proust, ceci pour vous dire qu'il faut pas le psychanalyste pour ça, qui dit que un objet quelconque qui rende compte de l'absence, on pourrait penser que simplement l'objet n'est plus là; mais il dit: mais non, l'absence c'est beaucoup plus que ça, c'est un changement radicale; l'absence ce limite pas au fait que l'objet n'est pas là, l'absence est construit comme un  trou, dois devenir une centre, doive prendre sa place de prévalence sur la présence, et c'est à charge des parents, pour aller vit évidemment, peu importe qui s'occupe de l'enfant mais c'est ceux qui l'entourent, devenir de par leur existence à eux, de témoigner de la façon d'ont eux- même acceptent déjà ou pas, de mettre cette dimension de l'absence en position de prévalence; non seulement chacun des deux parents, mais aussi dans leur  rapport qu'ils ont entre eux. Que l'absence doive prévaloir sur la présence: nous en avons le trajet, l'exemple plus simple,  de comment la mère représente  en quelque sort, polarise en quelque sort, du fait qu'elle s'occupe dans le concret de ce qu'est nécessaire à la subsistance de l'enfant, elle polarise ce qu'il faut de présence; alors que le père polarise plutôt la dimension de l'absence; rien  que pour une raison tout simple: c'est qu'il n'y a pas de père au dehors du langage! Il y a du parent, mais il n'y a pas de père; ce que je vous dit là, c'est profiter d'un modèle dont nous avons profité pendant des siècles, c'est à dire de ce qui était représenté par cette polarité de mère et de père, comme introduisant l'enfant à la dialectique de l'absence et de la présence, en étant chacun des deux plus polarisé vers la présence ou l'absence; mais de ce fait se mettait en place pour l'enfant cette prévalence de l'absence à partir on pourrait dire d'une prévalence de la présence, au départ,  et dans ce trajet, tout à coup s' organise le bascule qui mette la soustraction de jouissance comme organisatrice de la psyché de l'enfant: et à partir de là bien sûr, de la prévalence de l'absence; c'est ce que les psychanalystes appellent la castration; et bien, l'humanisation c'est l'appropriation jamais réussie totalement de cette spécificité humaine, qui nous autorise la parole, mais qui doit être suffisamment inscrite que pour ne plus sans cesse devoir être  mis en place; donc vous entendez que à la fois c'est un acte irréductible, cette soustraction de jouissance va s'inscrire, ça n'est jamais fait une fois pour toutes; nous sommes tout  le temps à- la devoir réinscrire, si vous voulez; mais au même temps, le fait de dire que il faut tout à l'heure la réinscrire, ne dois pas venir nier qu'il faut qu'au même que soit inscrit suffisamment; pour que le sujet n'est plus à sa charge, de devoir  sans cesse la réinscrire; il y a un très beau texte de Serge Lecleire, où il décrit bien que un enfant devenu adulte mais qui n'a pas véritablement connu l'interdit de l'inceste, ce trouve  dans la contrainte incessante de devoir lui-même se mettre des limites; vous connaissez  ça, vous connaissez de ces jeunes pour qui l'inscription n'a pas été suffisamment inscrit, et qui du coup rendent caduc, précaire tout leur entreprise, quel que soit; à tel point  qui leur arrive d'ailleurs du coup abandonner, voire de passer à la délinquance, pour pouvoir supporter cette façon de vivre à l'intérieur, qui leur ne permet pas de se débarrasser de ce problème d'inscription, de la nécessaire soustraction de jouissance; alors, pourquoi cette humanisation? Ce travail habituellement fait suffisamment, que pour que le sujet puisse s'intéresser à son désir, pourquoi est-ce que cette humanisation serait en crise? Je vais vous répondre de deux façon: deux façon qui malheureusement s'entretiennent extrêmement de manière très efficace; disons que la première serait la fin du théologico-politique dans la mesure où, n'entendez pas s'il vous plait mon propos comme si j'allais tout de suite supposer que nous faut retourner au théologico-politique, que j'en serait en quelque sort nostalgique; ça n'est pas mon propos du tout, mais je ne m'interdit pas, et c'était d'ailleurs tout l'intérêt de ce travail que j'ai fait avec André Venant, d'interroger comment  les générations d'avant ce sont débrouillées  avec cette nécessité d'humanisation; qu'est-ce que je peux dire à ce propos? Je peux dire à ce propos que il me semble bien que c'est par exemple, dans le texte L'Orestiade de Eschilo que l'on peut voire pour la première fois la reconnaissance pour sortir des difficultés de la prévalence donné au père; dans ce texte de Eschilo la question est pose très clairement: je vous passé tous les détails aussi que ce texte extraordinaire d'ailleurs, mais de qui l'enfant est-il d'abord l'enfant? Est-ce que l'enfant est d'abord l'enfant de la mère? Ou au contraire est l'enfant du père? C'est l'enjeu même du procès que les dieux font à Oreste pour savoir si oui ou non il faut ou la quitter ou la poursuivre la trucider à son tour; la réponse est donné très clairement: celui qu'on nomme un enfant, est d'abord l'enfant du père;  à première vu ça  parait simplement une vexation du féminisme bien logique aujourd'hui; pourtant si vous regardez le texte grec il n'est pas dit l'enfant est d'abord l'enfant du père; il dit "celui qu'on nomme un enfant", autrement dit, c'est celui qui est dans le langage, désigné par les mots, qui est d'abord l'enfant du père; et ceci me permet de penser, naturellement très rapidement, que  c'est là que c'est mis en place le patriarcat, comme étant le modèle même par lequel  la prévalence est donné au père par rapport à la mère, pour une seul raison: qui est celle de soumettre l'enfant au langage; c'est à dire le soumettre à la soustraction de jouissance qui allais lui permettre de parler,  qui ne lui laisse pas le choix de son satisfaction de jouissance, qui se permet d'imposer ça à l'enfant; ça a duré, semble-t -il, vingt-cinq siècles;  mais comme nous avons évolué quand même, et comme tout la démocratie est arrivé à prendre les parts de ce système, nous en sommes forcement et en tout légitimité arrivés à estimer aujourd'hui que père et mère sont à part égales, d'une manière identique, virtuellement parents de l'enfant;  et au fond, il semble que ce soit tout à fait pertinents; mais de ce fait là les représentations habituels par lesquelles nous pouvons, chacun, nous référer à ce rôle de père et mère, et de prévalence du père sur la mère, au nom du langage, tout cette représentation -là tombe, et ce dont on s'aperçoit pas c'est que de ce fait là la prévalence pour assurer le langage n'est plus  fournit au travers de repères culturelles, qui ont été en tout légitimité rendus désuets par l'évolution du sociale; la fin du théologico-politique, au profit de la démocratie et de la pluralité démocratique laisse en panne comme si  ne fallait pas s'en soucier la légitimité d'une prévalence qui est pourtant toujours nécessaire pour assurer que soit transmise la nécessité de la soustraction de la jouissance; pour le dire rapidement, au fond, la nouveauté à laquelle on assiste c'est que désormais, hommes et femmes, chacun à leur manière, sont devenu responsables, ou devraient être devenu, de la dimension de la prévalence de l'absence, de la soustraction de jouissance; et vous voyez  que c'est pas si simple, puisque d'où est-ce que je vais m'autoriser pour imposer cette prévalence, alors que par ailleurs, la place même d'où je peux m'autoriser, la place d'exception pour cet enfant, qui m'autorise, ce trouve elle-même délégitimé par l'évolution sociale; puisque la théologico-politique ce trouve dépassé; on peut toujours espérer, d'ailleurs ce que nous voyons et ce que nous faisons aujourd'hui souvent, que pour éviter d'avoir à continuer d'assurer cette fonction de limite à la jouissance de l'enfant qui forcement va amener sa haine on peut toujours espérer qu'il grandisse plus vite qu'il nous faut! C'est à dire qu'il dévient grand avant même d'avoir agrandi; et vous savez bien que ça existe dans le quotidien, cette espoir, de ce fait qu'on puisse évidemment débarrasser de la nécessité de cette transmission de soustraction de jouissance, et des conséquences funestes pour moi l'adulte, puisque je vais recevoir la violence bien normal, c'est le droit de l'enfant, au sens profond de le droit, pas le sens juridique, d'être un enfant et de faire progressivement les épreuves de ce renoncement sans du coup qu'on exige de lui qu'il ait déjà renoncé  avant même d'avoir fait les épreuves de ce renoncement; voilà je dirais le contexte global dans lequel   nous sommes pris par rapport à ce travail d'humanisation. Mais il y a pire: il y a plus grave parce que le néolibéralisme va complètement subvertir cette nécessité de donner prévalence à l'absence, vous le savez bien: le tout tout suite, l'immédiat auquel vous comme moi sans doute nous sommes sensibles, l'urgence permanent; tout cela pour des raisons  d'abord techniques, pour des  raisons de compétence techniques; je donne toujours un exemple que je trouve extraordinaire,  de ce qu'il a fallu deux mois pour savoir à Vienne et à Paris que Napoléon était mort à Saint Helene: il ne serait pas encore mort aujourd'hui que nous serions déjà tous branches sur l'imminence de sa mort! C'est une subversion introduite par la technique extraordinaire! Et le rapport  que cette technique peut produire au profit, plutôt que nous confronter du coup à la castration, le discours social nous  invite à la consolation permanente,  à produire sans cesse l'objet, qui va lui permettre de court-circuiter la confrontation à l'absence, et encore plus  de court-circuiter la mise en place de la prévalence de l'absence; ça pourrait même devenir non plus nécessaire, moyen en quoi, comme vous l'entendez, c'est tout l'humanisation que je interroge; les exemples techniques  de prévalence de l'immédiat aujourd'hui, sont de plus  en plus nombreux, depuis le portable jusqu'à l'exigence de transparence, jusqu'à  l'immédiateté télévisuelle; tout ça je vais pas le développer, mais il faut savoir que tout cette évolution va signer la fin de la solution œdipienne classique, c'est à dire de la solution par laquelle on peut assumer la soustraction de jouissance on se faisant aider par quelqu'un d'autre qui vient rappeler  que la mère va être perdue, et de ce fait va être laissé sur le rivage la nécessité de faire prévaloir l'absence qui est pourtant toujours là, et qu'est nécessaire mais sans donner les repères culturelles  qui permettent aux parents d'assumer le travail de transmission de la condition humaine; nous sommes  la première société du monde, il n'y a pas de traces dans l'histoire, d'une génération de parents qui se demandais comme il fallait-par! il n'y a pas trace dans l'histoire d'un politique qui se préoccupe de soutenir la compétence   parentale; c'est donc pas du tout un affaire au quel  nous ne sommes pas habitué, tout ça nous semble normal,  mais c'est un indice de cette crise de l'humanisation; au moins, c'est comme ça que je le soutiendrait; alors, qu'est-ce que j'ai conclu de cet  tableau? Premièrement, c'est que il y a des conséquences sociales extrêmement importantes à cette organisation, à cette crise de l'humanisation; il y a des conséquences sociales, évidemment; les conséquences sociales, elles sont extrêmement nombreux: par exemple, nous ne savons plus comment faire face au conflit; puisque nous n'avons plus la légitimité d'un place différente que nous sommes d'enblé contraints à la pluralisation et je le rappel à juste titre, mais quand chacun a donné son avis, qu'est-ce qu'on décide? Voyez toute une série de difficultés de la vie collective que l'on pourrait bien lier à cette évolution mais que l'on peut aussi sans doute lier à la façon dont cette évolution a subverti la mise en place chez beaucoup de sujets de cette nécessité de faire prévaloir l'absence; et vous connaissez bien aujourd'hui des jeunes et des moins jeunes qui dès  que quelqu'un si autorise à un petit peu les venir questionner,  ils vivent ça de manière paranoïaque; c'est à dire qu'ils vivent ça comme une intrusion dans leur droit d'autonomie absolu! Nous avons un exemple de cela dans les écoles très facile à repérer, qui est par exemple que des jeunes n'acceptent plus facilement la vie différent dès leur copains; ils se sentent traumatisés lors que l'enseignant leurs indiques que le travail n'a pas été accomplis comme il le fallait; qui ne sont pas du tout prêt à se soumettre à l'autorité de quelconque règle, ne fuisse que oral, simplement parce que ils ont eu la légitimité de récuser l'exigence que quelqu'un a eu pour eux de faire entendre la nécessité de la soustraction de jouissance; mais ils avaient le discours social pour eux, cette combinaison d'une évolution social au même temps que l'évolution du néolibéralisme, ils avaient ça pour eux, pour pouvoir récuser c'est qui était exigé, entendez bien: ce ne sont pas là des jeunes qui contestent,  ce sont des jeunes qui récusent; ce n'est absolument pas la même chose! Si vous contestez vous reconnaissez l'emprise de l'autre, son autorité, et vous n'êtes pas d'accord; lorsque vous récusez vous vous donnez la liberté d'escamoter le réel de cet rencontre; qu'est-ce que cela fait pour l'enfant d'évoluer dans un monde comme celui-là? je dirais volontiers que ça le laisse dans un état de compétition intrapsychique, d'une compétition non réglé entre sa jouissance et  son désir, on le laisse livré à devoir régler par lui-même cette manière  d'être toujours pris comment l'est tous entre désir et jouissance mais sans lui donner ce qu'on l'appel au tennis "l'avantage" à la structure désirante; ceci évidemment m'a fait dire que nous étions en train de produire des enfants seulement de la mère; qu'on ne produise plus des enfants du père; non  qu'il fallait produire des enfants du père, mais qu'en tout cas nous manquions de la possibilité de produire de enfants de deux parents; nous ne voulons plus les enfants du père; mais nous ne pouvons pas ne pas vouloir ou non vouloir des enfants qui ne sont pas du langage; c'est d'ailleurs cela qui fait émerger  une clinique aujourd'hui nouvelle, que moi j'appelle la clinique de la famille bi-mono parentale, c'est à dire que l'enfant n'a plus à faire à deux parents, articulés entre eux, il a à faire deux fois à un parent; qu'il soit séparé ou pas non change à rien l'affaire, mais la famille mono parentale que les sociologues décrivent très bien recouvre une réalité de l'organisation de l'inconscient qui fait que l'enfant est d'autant plus assujetti à l'autre: l'enfant aujourd'hui a un pair de mère! Entendez bien, ne s'agit pas ici de quelconque discrédit sur la mère, il s'agit simplement d'identifier que l'enfant aura d'autant plus difficile de se désassujetir de cet autre; tout enfant commencent heureusement  par être assujetti à l'autre maternelle, c'est sa chance d'humain, d'être pris dans la jouissance de la mère; mais la majorité des mères sait très bien qui doivent consentir le dématernement, mais aujourd'hui la structure de ce que je vous ai évoqué ne vient plus nous donner cette prescription de dématernement; c'est le même à l'envers, réfléchissait à tout notre intervention sociale aujourd'hui: tout ce passe comme si nous espérions en donnant de plus en plus de présence en  soutenant la compétence des parents comme si  nous voulions, en apportant plus de présence, obtenir ce que nous ne pouvons obtenir que par l'absence; nous élargissons  la présence, les psi d'ailleurs à cet égard participent tout à fait aujourd'hui; certains pour introduire l'absence, ce c'est ce qu'on peut  espérer dès analystes, mais d'autre pour en ajouter à la supplément de présence; dans un texte très sévère de Freud du  1932 sur la sexualité féminine, il y a une formule absolument étonnant: c'est un texte importante, et qu'il écrit influencé par les psychanalystes femmes, et où il découvre qu'il c'est trompé, et que contrairement à ce qu'il le pensait la fille n'est pas pour le père de la même façon que le fils c'est pour la mère, mais il dit les deux cotés commencent par une relation à la mère! et il dit: ce lien de la fille à la mère m'a surpris comme dans un autre demain la découverte  de la civilisation minoen-mycénien, derrière celle des grecques classiques, et il ajoutais: "tous ce qui touche au demain de ce première lien à la mère, me semble aussi difficile à saisir analytiquement, si blanchi par les ans, vague, à pain capable de revivre, comme soumit à un refoulement particulièrement inexorable; c'est que Freud découvre là c'est qu'il y a un première  lien qu'il appelle lui préœdipien à la mère, qu'il est identifié surtout chez la fille, mais comme il le dit aussi qui peut exister chez le garçon: et bien je ferais volontiers une hypothèse, que l'état d'organisation du  social, tel que je vous l'ai indiqué fait que ce qui hier était tellement blanchi par les ans qu'on ne le voyait pas, avait disparu, avait refoulé, sous la force de l'exigences de prévalence, aujourd'hui ce trouve fonctionner à ciel ouvert, et que c'est donc tout une autre clinique qui apparait, qui va aller d'ailleurs dans le sens aussi  qui par ailleurs amène Lacan, lorsque dans un texte aussi célèbre il fait remarquer que l'intervention du symptôme de l'enfant n'est pas le même, lorsque qu'il est la résultant du lien entre père et mère, ou lorsque il ne ressorti que la subjectivité de la mère; on pourrait d'ailleurs à première vue penser que cela serait une distinction qui permet de différencier la psychose de la névrose, mais je ne le pense justement pas, nous ne produisons pas des psychotiques, pas encore peut-être, mais nous produisons des sujets qui sont bien connu dans la littérature psychiatrique et dont nous connaissons l'augmentation précisément ce qu'on appelle les états limites, c'est à dire ceux pour qui la limite n'a pas été vraiment inscrite, alors voyez bien l'intérêt du travail de Lacan à regard de tout ce là: ne pas de denier la réalité de cet affaire; il y a des très nombreux textes où il fait entendre qu'il a repéré, qui ça a évolué dans ce sens- là, ne pas non plus de nostalgiser, le  vouloir à tout prix remettre  le nom du père,  ou du père  qui il fonctionnait quand le nom du père il avait une fonctionne de voûte, mais au contraire il va s'interroger comment nouer justement Réel  Imaginaire et Symbolique, quelle intervention faire pour repérer ce nouage quand nous n'avons plus à disposition, comme c'est le cas, pour beaucoup en tout cas, ce repère du Nom du Père dans la culture, tel que nous le connaissions hier; je vais simplement dire par là qu'il me semble que tout le travail de Lacan va être d'essayer de repérer ce que j'ai vous avait dit avec mes mots à moi, très peux analytiques, presque, mais d'essayer de faire face à cette situation, ce qui ne veut pas dire en dénient l'importance de cette modification; je crois que je vais m'arrêter là, ce qui permettra peut- être un peu de discuter.

 

D - nous sommes en train de travailler le séminaire IV sur la relation d'objet … le cas du petit Hans, et cette soustraction de jouissance c'est déjà commencé avec Hans; 

 

R - on peut d'ailleurs lire, le cas du petit Hans, comme le première cas de parents nouvelle mode, c'est-à-dire deux parents très équivalents sur le plan de leurs capacité psychiques, intellectuels, culturelles, et il y a la petit scène où le petit Hans va avec son père dans un endroit, un parc qu'il n'est pas permis, ils restent, père et fils, transgressent du même côté, ils sont complices dans la transgression; voilà bien tout le problème du père du petit Hans; 

 

D - Je profit de ce langage pas trop analytique, qui me permet d'intervenir; ce qui me surprende c'est que vous posez des thèses qu'on peut approcher à travers d'autres parcours d'analyse; vous posez ces conclusions sur la base de votre expérience clinique, mais ce problème de la crise de l'humanisation on peut arriver à travers d'autre analyses; la crise du lien social peut nous amener à la crise des structures du pouvoir; quand on pense que les pouvoirs sont construise hors du control humain, nous refléchions d'une autre point de vue, sur la crise de l'humanisation; il y a une question, et c'est où je voulais arriver, quand on arrive à ce point de discussion, on a toujours le doute qui est arrivé quelque chose d'irréversible: ces changements qui sont advenu on ne peut plus les remettre en question; vous croyez que c'est possible d'arrêter ce procès, ou bien pas?

 

R - merci beaucoup pour cette question particulièrement importante: je ne pense pas du tout que ce soit définitivement perdu, que ce soit irréversible, au sens du modèle ancien théologique- politique  je crois que oui, c'est qui n'empêche pas certain de vouloir faire repère à ce type de fonctionnement; mais je pense que nous sommes au-delà, et comme vous dites à juste titre, c'est la raison pour laquelle j'essaie comme je peux de faire sortir la psychanalyse de son jardin, de son dialecte, de la même  façon que si vous étiez sociologue, j'estime que vous pouvez faire participer l'essentiel de votre discipline de l'intérêt de ce que vous permet d'observer sans devoir me demander moi de devenir sociologue; sa vaut pour les philosophe, pour l'anthropologue; la raison fondamental que je crois c'est difficile de nous mettre autour d'un table, c'est qu'il va falloir décider qui va trancher? qui va décider? dans notre désir, légitime, de pluralisme démocratique, ce que je peux personnellement contribuer comme analyste à apporter, c'est de faire entendre que la différence de place est une condition même de la parole; que je suis en train de parler et vous m'écoutez, que se va bien reverser momentanément mais qu'on tous cas, si nous parlons tous ensemble, on dira rien! Que donc il s'agit d'être très vigilantes, sur les procédures qui nous permettent de mettre en place une  capacité de décision de la parte de celui qui est en tout légitimité, reconnu comme pouvant occuper une place différente;  c'est je crois  le grand travail de la démocratie, qu'elle doive accomplir et assumer que nous sommes tous divisées, que donc  il ne faut pas penser que la démocratie ce résume à faire valoir un collectif, qui ne serait plus que la somme de tous les individus qui les contient, mais n'oubliez pas que nous avons perdu l'autorité qui permettrait de donner la prévalence à quiconque! et donc nous espérons naïvement que si nous nous mettions tous autour de la table ici le cumule  de tous notre compétences finirait par donner une voie à suivre: mais c'est faux! dans la Maison de la Culture qui vous dirigez si je en me trompe, se sera votre boulot de trancher, et si vous tranchez  je peux dire de la place que j'occupe que vous tranchez mal; quelle que soit la décision vous prenez je peux toujours soutenir  que c'est l'autre qu'avez fallu prendre; vous voyez donc l'énorme travail psychique que sera vous demandez à vous qui dirigez la Maison d'une manière pluraliste, j'imagine;   mais vous devez quand même de temps en temps  quitter ce plaisir de la pluralité pour devoir assumer une singularité que vous risquez d'avoir protesté par un autre; et vous voyez le travail que ça va me demander à moi, participant, de tolérer que soyez- vous que décidé, alors que virtuellement nous sommes égaux, et que je n'ai aucun raison de vous  donner plus de poids parce que le pense toi; voilà le type de travail que nous devons mettre en place mais vous voyez que c'est très difficile surtout dans l'actualité; c'est ceci que j'ai amené un petit peux; c'est que nous sommes en train de produire des sujets qui ne vont pas être capable de suivre cette maturité qu'est nécessaire pour être démocrate, parce qu'ils vont se sentir eux même violentés de que vous allez décider quelque chose au nom de la place que vous occupez; tellement ils sont devenus peu tolérants à l'altérité que constitue cette différence de nos places: c'est là que je crois que vous avez tout à fait raison de dire qu'il faut plusieurs disciplines qui viennent, mais que j'assume comme je peux la responsabilité de psychanalyste à cet endroit, qui est de ne pas céder sur ce qui est irréductible à la condition humain, et que ma discipline me permet un peu d'identifier, mais de ne pas non plus exiger que ce soit ma discipline qui commande; mais qu'au contraire elle se met au service de faire entendre que cette pratique collective sont strictement liés aux singularités subjectives, parce que le produise d'une autre façon que hier; c'est pour ça que je reviens à votre question très directe, est-ce que notre engage n'est pas effectivement de nous mettre au travail pour identifier les conditions, irréductibles, pour que nous faisions vraiment société, c'est-à-dire que nous ne nous autorisions plus à récuser la prévalence du collectif sur l'individu; que nous laissions pas faire cela; là où chacun travail, où il est, qu'il soit enseignant ou parent, ou directeur, de la Maison de la Culture, ou d'une équipe, n'importe pas quoi; nous ne reviennent pas arrière, ou alors ça sera pire; mais nous pouvons faire avancer les choses, si nous ne content tous pas à crier  à l'exigence  de la démocratie pour tous, mais que nous exigeons qu'un sujet de la démocratie c'est quelqu'un qui va supporter d'assumer la division dans laquelle il est pris; la démocratie a besoin de sujets qui se reconnaissent divisé,  et là  nous sommes en train de faire comme si suffisait de crier à l'égalité pour tous, pour que cette maturité nous tombes comme la grâce!

 

D - je ne suis pas un expert, même pas un étudiante; mais j'ai suivi avec attention votre définition de l'absence, je voudrai comprendre mieux ce concept de l'absence et comme se lie au procès de l'humanisation; 

 

R - j'ai dit que la spécificité de ce que c'est l'humanité, l'être humain, c'est que nous sommes des êtres parlants; nous devons donc assumer  la capacité de dialectique de la présence et de l'absence;  mais la présence est d'emblé là, d'une certain manière; la  mère est tout présente à son enfant; pour que le psychisme ce met en place il faut crever, il faut créer de l'absence,  du vide, de la négativité, ce qu'aujourd'hui nous ne faisons plus, par exemple en espérons que avec une meilleur communication ça allerait mieux; on pourrait évoquer le débat en France qu'entendez qu'il y a aujourd'hui sur l'autisme, et en Italie aussi, ce combat va dans le sens de la croyance de ce que la condition humain pourrait se résumer à la manque d'un verre d'eau, ou que le verre d'eau viendrait combler le verre d'eau; cette absence  qui pourrait être comblé par la présence, ça ne suffit pas, ça c'est du registre que Lacan appelait de la frustration et de la privation; pourquoi ça suffit pas? Mais parce que la dimension du langage dans laquelle nous sommes emportés, qui nous constitue, vient faire rater systématiquement la rencontre de ma manque et du verre: le verre d'eau ne me satisferait pas, un peu oui, mais ça n'ira jamais, et vous le savez bien, tout le monde le sait, il n'y a aucun objet qui viendra vous satisfaire, et c'est même  l'humanité propre de notre rapport à l'objet que d'être dans un rapport à quelque chose dont nous acceptons d'amblé qui ne nous satisfera pas entièrement; vous entendez bien d'ailleurs que c'est la question de la mort, qu'il y a derrière, qu'est la présence de la mort;  nous sommes les seules animaux à savoir que nous devons mourir au début de notre vie; là aussi on a des objections qu'on pourrait faire; les éléphantes semblent ils quand ils meurent, vont tous dans le même sens; donc ils savent  qu'ils vont mourir; je crois qu'ils ne le savent pas leur vie durant, à partir de quatre cinq ans l'enfant le sait; même s'il va passer sa vie à le denier; c'est ça que j'appelle l'absence  mis au centre; mais ça va avoir tout une série de conséquences; Paul Valerie, il écrit de quelque part, " Ma présence est poreux ", Rimbaud écrit " je suis un autre "; on pourrait multiplier les formules des poètes,  qui viennent dire que l'adéquation c'est pas notre monde; voilà ce que je crois que aujourd'hui: un, n'est plus représenté dans le discours sociale; et deuxièmement, du fait de cette absence de représentation dans le discours sociale, ne vient plus faire repère culturel,  pour tous ceux qui vont à transmettre cet don de la condition humain;  c'est terrible parce que l'enfant de deux ans qui ça roule par terre, tout le monde a connu ça, chez l'enfant: qu'est-ce qu'il fait d'autre que nous dire ça: je ne veux pas votre monde; qu'est-ce que c'est le pleure de l'enfant  qui n'arrête pas? je ne veux pas ça; ça me fait souffrir, qu'est-ce que les parents  faisaient pas rapport à ça? Mais ils disaient c'est comme ça, et tu verras, on ne meure pas, tu mourras plus tard, mais pas tout de suite; qu'est-ce qu'ils font aujourd'hui? tout ce qu'ils peuvent pour que l'enfant ne souffra pas; ils démissionent de leur fonction de transmission; ce ne sont pas de mauvais parents aujourd'hui et des bonnes hier, c'est pas du tout ça ce que je veux dire: je dis qu'ils sont mis en difficulté, parce que le monde a explosé, et qu'ils n'ont plus à disposition des repères culturelles, que toutes disciplines réunies nous fairions bien mieux de nous mettre au travail pour réinventer plutôt que de nous discuter pour savoir le quel que vous identifié vous  le plus que moi je l'identifie, pour savoir si c'est lui, le sociologue, ou moi, le psychanalyste…

Est-ce que vous avez en italien ce terme de parentalité? Parce que vous voyez, si vous le permettez je termine peut être par- là: qu'est-ce que aujourd'hui on dit? on invente une nouvelle langue, aujourd'hui! Une langue qui dit autre chose qu'est-ce qu'est la chose; alors, aujourd'hui on dit " il y a la parentalité ", mais,  je sais pas si ça marche en italien, on peut voir, c'est comme si aujourd'hui nous pensions que ce qui faisait qu'un parent devenait parent c'était  qu'il assume sa parentalité; bon, qu'est-ce qui fait que vous êtes devenu parent? C'est très simple: c'est le jour que votre enfant est né; ce jour - là vous avez sauté d'un cas, et c'est comme ça: il n'y a plus eu moyen de changer ça; vous avez pu être furieux, heureux, ravies, certains sans doute ce sont changé de siège, peux import: dans l'après-coup il fallait d'assumer que c'est comme ça: le jour que vous avez assumé un enfant, vous êtes devenu parents; lorsque j'invente ce mot de parentalité c'est un peu comme si je laissez croire que c'était une compétence à assumer, un rôle à endosser, mais être parents ce n'est pas une fonction à endosser; c'est quelque chose qui ce inscrit dans votre chair, du fait de la conséquence de votre acte; et vous ferez  dans votre vie  tout ce qui vous pourrez pour essayer de l'assumer, de l'endosser, et vous voyez que le dire comme ça oblige,  ça contraint une subjectivation; tant dis que parler de compétence parentale et choses comme ça, voire même de compétence que vous n'auriez pas assez, qui faudrait vous avoir, vient plutôt escamoter le fait  que le jour où vous avez eu l'enfant  vous êtes devenu parents point. Ce qui veut dire que tout le discours social est en train de transformer ou de déformer, ou d'escamoter ou de denier, ça serait beaucoup et finement à travailler, le réel, la prévalence de ce réel, avec lequel nous passons notre vie à devoir faire, c'est comme si c'était devenu insupportable, donc on n'exige plus que vous subjectiviez,  vous pouvez  vous contenter de endosser, de glisser, moyen en quoi, on c'étonne qui certains vont être mis à mal d'avoir plus comme ça ne pas vraiment assumer ça en leur chair; et vont à ce trouver à vingt-cinq  trente ans effectivement à une incompétence parentale, n'étant pas prêt à devoir faire face à ce qui est. Quand je suis venu il y a douze ans  dans une conférence à propos de la procréation j'avais déjà parlé de ça… mais c'est sans doute une des conséquences de ce que nous  avons pu aujourd'hui, d'une certain manière pour le mieux, déconnecter la jouissance sexuelle à la reproduction; mais cet avantage que nous avons acquis grâce à la science ne doit pas nous faire gommer, effacer, quelque chose qui a sans doute été très utile à la transmission de l'humain, c'est que le gens de ma génération probablement une fois sur deux n'était pas voulu; ce que ça signifie de la part de mes parents c'est que avec  quelque chose qu'ils n'ont pas voulu ils ont du faire avec, et ils sont parvenu; bien ou pas bien, ça c'est une autre chose: c'est cette confrontation au réel que le discours social ne fait pas.

Merci beaucoup

 


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25 APRILE 2016

 

 

 

 

Nome e nomi del padre

Ciclo di conferenze ideato e coordinato da Marisa Fiumanò

Venerdì 2 marzo 2012

Incontro con Jean-Pierre Lebrun

"Crise de l'humanisation"

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